La réhabilitation du château royal de Villers-Cotterêts et la création de la Cité internationale de la langue française sont une opportunité unique de développement pour nos territoires, que ce soit en matière touristique, économique, mais tout particulièrement en matière culturelle.
Certes, comme je l’ai souligné, le budget de la culture est en hausse, notamment par l’élargissement des champs d’intervention de la DRAC, mais nous devons pouvoir tirer parti davantage encore de la Cité de la langue pour porter l’essor culturel de notre ruralité. Réhabiliter le château était certes indispensable, et nous ne pouvons que nous en réjouir, mais il faut aussi que cette réhabilitation s’accompagne de moyens supplémentaires de restauration et valorisation de notre patrimoine communal, les églises, lavoirs, tout le petit patrimoine notamment, afin d’être en cohérence avec ce fleuron que devient le château.
Il faut également agir pour soutenir le patrimoine vivant et les créateurs et amener les communautés de communes à être parties prenantes de ce développement culturel, en signant le pacte linguistique. C’est comme ça que nous pourrons faire reculer l’illettrisme et l’illectronisme, et que nous pourrons favoriser l’accès à la culture populaire de qualité, pour tous.
A ce niveau, il est tout à fait possible d’envisager des espaces, au sein du château, à même destinés au développement culturel et artistique, en complément de la Cité internationale de la langue française.
C’est dans cette optique que j’ai souhaité réunir les élus locaux, les acteurs culturels, les représentants du Centre des Monuments Nationaux et les responsables de la Direction Régionale des Affaires Culturelles. Cette réunion d’information et d’échanges s’est tenue en mairie de Fère-en-Tardenois.
Elle avait pour objet :
- le lien entre le château de Villers-Cotterêts et nos communes rurales,
- la réflexion sur la route des écrivains que nous souhaitons initier,
- le soutien à apporter à l’année 2024, dédiée au 160ème anniversaire de la naissance de Camille Claudel, à Fère-en-Tardenois,
- l’action à mener pour poursuivre l’engouement autour de Jean de La Fontaine, durant la fermeture du musée.
Parmi les questions que j’ai posées à Madame Campagnolle, conseillère culture-ruralité à la DRAC, la façon dont le château François Ier peut rayonner sur le patrimoine du Sud de l’Aisne et dont la DRAC peut accompagner ce rayonnement a suscité des réactions enthousiastes de la part des élus présents.
De fait, nombreux sont ceux, élus ou responsables associatifs, qui ont des projets culturels mais ne savent pas nécessairement comment se faire accompagner pour les mettre en œuvre. Madame Campagnolle a évoqué à ce sujet le Contrat Culture Ruralité.
Ce dispositif, mis en place au niveau des intercommunalités, se construit en fonction des spécificités de chaque territoire, de son histoire, sa typologie ou de ses besoins en matière culturelle. Il propose un soutien financier marqué pour les collectivités, en lien avec la DRAC mais aussi le rectorat, avec des actions culturelles fortes qui s’appuient sur le patrimoine ainsi que sur les acteurs implantés localement.
Avec des outils comme ce contrat, mais aussi le Contrat Territoire Lecture ou l’Éducation Artistique et Culturelle tout au long de la vie des habitants, ce sont autant de vecteurs de lutte contre l’illettrisme dont souffrent trop de nos concitoyens, particulièrement dans l’Aisne.
Par ailleurs, la question s’est posée de créer une dynamique de développement économique par le tourisme et la culture. A notamment été évoquée la faiblesse de notre département en termes de capacité d’accueil, gîtes, hôtels, ou autres, malgré les efforts faits ces dernières années.
A ce niveau également, tous les élus présents, ainsi que les acteurs culturels, se sont accordés pour dire que les répercussions du projet porté par le président de la République, le premier initié en ruralité dans l’histoire de notre pays, seront optimales à la condition que toutes les collectivités se l’approprient et invitent leurs habitants à le faire également.
Il est primordial aussi que les collectivités agissent dans l’unité et dans une logique de complémentarité entre les territoires.
Ainsi, développer une destination touristique clairement identifiée pour notre Sud de l’Aisne, pouvant aussi s’étendre jusqu’à Pierrefonds et Compiègne, en s’appuyant sur le patrimoine historique, culturel mais aussi naturel, à l’image de nos forêts et du champagne, permettra de faire venir des visiteurs extérieurs ainsi que des artistes pour des temps de création, de type résidences, et de diffusion au public.
La réflexion menée a débouché sur des idées de création de festival, alliant littérature, avec nos auteurs et artistes, de Dumas à La Fontaine, de Racine à Camille et Paul Claudel, et musique, en privilégiant des sites patrimoniaux ou naturels.
La culture et la littérature hors les murs ont aussi été évoquées, de même que la volonté de projeter le patrimoine dans le temps présent et l’avenir par le biais de la création artistique.
Ce musée hors les murs, c’est notamment ce qu’il faut mettre en place durant les années de fermeture du musée Jean de La Fontaine, pour continuer de profiter de l’élan médiatique porté par le 400ème anniversaire de la naissance du fabuliste.
C’est pourquoi je regrette que seuls la ville de Château-Thierry et le musée Jean de La Fontaine aient été absents de cette réunion, d’autant plus que La Fontaine avait des liens forts avec La Ferté-Milon et la forêt, celle de Retz notamment.
Quant à l’anniversaire de Camille Claudel, comme je l’ai souligné avec le maire de Fère-en-Tardenois, il convient de le préparer dès maintenant pour un rayonnement le plus large possible, avant, pendant et plus encore, après la célébration en elle-même. Là aussi, cet événement doit impacter durablement le territoire et être source de développement.
Cette réunion a rappelé que la culture et la création artistique sont aussi des atouts pour notre ruralité. Des perspectives constructives ont été tracées et la dynamique fédératrice se poursuivra par un travail collectif autour de ces questions importantes pour notre territoire.
J’organiserai prochainement une nouvelle rencontre à ce sujet.
C’est pourquoi également j’ai souhaité que les élus locaux et les acteurs culturels soient pleinement associés au comité de pilotage du château de Villers-Cotterêts.