Une première étape franchie collectivement dans la lutte contre la maladie
Nous avons entamé une nouvelle phase dans la lutte contre la pandémie. Après deux mois de confinement, nous avons pu retrouver une certaine latitude de déplacement, sans toutefois prendre de risques et en faire prendre aux autres, car la lutte n’est pas terminée, le virus continue de circuler et de nous menacer. Pour autant, la période inédite et difficile que nous venons de traverser nous a permis d’éviter le pire. Elle a démontré aussi que nous savions nous rassembler et nous mobiliser pour être efficaces contre une menace sanitaire de cette ampleur.
Aujourd’hui, nous avons une pensée pour les victimes de la maladie et pour leurs proches. Dans notre département, le bilan de l’épidémie au début de ce mois de mai faisait état de 221 personnes décédées à l’hôpital et 104 décédées en EHPAD. Si nous n’avons pas pu, en raison des circonstances, leur rendre l’hommage que nous leur devons, nous n’oublions pas celles et ceux qui nous ont quittés.
Certes, si nous sommes sortis du pic épidémique, l’heure n’est pas à la satisfaction ou à une réjouissance déplacée. Elle est tout du moins aux remerciements. Remerciements envers toutes celles et tous ceux qui, chacun à sa façon et selon ses possibilités, ont contribué à l’effort collectif.
Nous avons pu combattre efficacement le covid-19 tout d’abord grâce aux équipes soignantes. En milieu hospitalier, dans des cabinets indépendants, ou encore dans les EHPAD, nous devons remercier ces hommes et ces femmes qui ont lutté contre la maladie en première ligne. Les remercier de leur courage, de leur abnégation et de leur dévouement.
A ce sujet, je salue l’action des élus de la CARCT qui ont choisi de faire un geste, en toute transparence, pour permettre une gratification financière aux personnels des EHPAD, en renonçant à une partie de leurs indemnités.
Nous pouvons aussi remercier toutes celles et tous ceux qui sont restés mobilisés pour que notre pays continue de fonctionner, pour que nous puissions trouver, chaque jour, les produits et aliments nécessaires. Agriculteurs, éleveurs, viticulteurs, éboueurs, commerçants, employés de magasins, caissières, facteurs… la liste est longue des travailleurs et travailleuses qui ont agi au quotidien pour nous tous. Merci à chacune et chacun d’entre eux.
Merci également aux élus locaux qui ont continué de gérer communes et intercommunalités alors même que certains n’avaient pas souhaité poursuivre leur mandat. Les réunions en visio-conférence, comme le conseil communautaire tenu par la CARCT, ont permis de faire vivre la démocratie locale. Dans des temps perturbés, il est primordial de respecter ces instances de débats et d’information.
Enfin, si nous sortons de cette phase de confinement, c’est aussi grâce à la grande majorité d’entre nous, restés patiemment à domicile, dans des conditions pas forcément simples, pour enrayer la propagation plus massive encore du virus.
Déconfinement, mais pas relâchement
Le déconfinement ne signifie pas le retour à la vie d’avant. Comme l’a rappelé le Premier ministre, nous devons vivre avec le virus tant que nous n’avons pas de vaccin ou d’immunité collective. C’est pourquoi il est important que nous soyons attentifs au respect des consignes sanitaires, à la distanciation sociale et à une hygiène renforcée pour nous protéger.
Ces règles indispensables, nous devons nous les appliquer à titre individuel comme à titre collectif. C’est le sens du projet de loi proposé par le gouvernement, que nous avons amendé et adopté à l’Assemblée nationale. Il a ensuite été ratifié, en accord avec le Sénat. Un consensus qui atteste de la pertinence des propositions gouvernementales.
J’étais présent dans l’hémicycle pour débattre des textes, tout au long de la semaine dernière, dont le vendredi 8 mai jusqu’à 2H30 du matin. Nos travaux ont été constructifs, j’ai souhaité cosigner plusieurs amendements encadrant notamment la collecte de données liées à la santé, afin de garantir l’anonymat et la préservation du secret médical.
Je me suis aussi prononcé en faveur d’un renforcement des prérogatives des maires, en lien avec les préfets, dans le cadre des mesures liées au déconfinement.
Le projet de loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire et complétant ses dispositions repose sur trois principes : protéger, isoler, tester. Il prévoit, notamment :
– Prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 10 juillet,
– Conditions de mise en quarantaine des personnes susceptibles d’être affectées par le virus et des personnes ayant pu être en contact avec des personnes affectées,
– Encadrement juridique dans le cas de contentieux liés à la mise en quarantaine ou l’isolement,
– Définition d’un cadre de collecte des données de santé avec des conditions garantissant le maintien du secret médical,
– Renforcement des garanties en matière de droit du travail pour les personnes devant être placées en quarantaine,
– Accès aux plages et forêts laissé à l’appréciation des maires et des préfets en fonction des spécificités locales,
– Prolongation de la trêve hivernale concernant les expulsions locatives jusqu’au 10 juillet,
– Protection supplémentaire des enfants victimes de violences familiales en cas de quarantaine ou d’isolement.
Le texte permet une progressivité du dispositif liée à l’évolution de la situation sanitaire. C’est en ce sens que le Premier ministre a évoqué la fin du mois de mai pour tirer un premier bilan après trois semaines de déconfinement et orienter, le cas échéant, les mesures prises dans un sens ou un autre.
A l’issue de l’examen du projet de loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire, par le Sénat et par le Parlement, la commission mixte paritaire, qui réunit des députés et des sénateurs, a validé le texte, ce qui montre bien, que même si chacune des deux chambres a une majorité différente, nous sommes en mesure de travailler ensemble, au-delà des positions partisanes et de nous mettre d’accord sur des questions aussi importantes que le plan de déconfinement pour notre pays.
Commission spéciale
J’ai été retenu, parmi les 577 députés de l’Assemblée nationale, pour siéger au sein de la commission mise en place pour examiner les dispositions urgentes prises face aux conséquences de l’épidémie de Covid-19. Composée de 36 parlementaires issus de l’ensemble des groupes, la commission représente l’ensemble des commissions permanentes. J’y participe au titre de membre de la commission de développement durable et d’aménagement du territoire. Nos travaux ont débuté cette semaine, j’évoque notamment, lors de nos réunions, la façon dont la pandémie a été gérée dans notre Sud de l’Aisne, du point de vue sanitaire, mais aussi économique et social.
Je vous rendrai compte des travaux de notre commission.
La solidarité doit continuer de jouer à plein
Il est nécessaire que nous continuions à faire preuve de solidarité. Solidarité individuelle, envers nos proches, nos voisins, envers les personnes les plus fragiles ou isolées ; solidarité collective également pour aider les plus touchés à retrouver une certaine stabilité financière.
De nombreuses professions sont en effet affectées par la récession d’activité liée à la pandémie.
L’État a, dès le début du confinement, mis en place des mesures d’aides économiques pour les soutenir, que ce soit dans le monde de l’entreprise, en particulier pour les structures les plus petites et fragiles, pour le secteur agricole et viticole, ou encore en direction des acteurs culturels. Ce programme de soutien économique massif a bénéficié tant aux entreprises qu’aux particuliers et il se poursuivra jusqu’à la fin du mois de mai, voire davantage si nécessaire, pour des secteurs comme l’hôtellerie-restauration ou la culture, notamment.
Ainsi, pour l’Aisne, l’économie locale a été fortement soutenue : 60 118 personnes ont pu bénéficier du chômage partiel, le fonds de solidarité s’est élevé à 9,8 millions d’euros pour 7 500 bénéficiaires, soit une moyenne de 1 310€ par personne.
De la même façon, les collectivités territoriales, en fonction de leurs prérogatives, soutiennent les entreprises, les établissements comme les EHPAD, et proposent aussi des masques pour les travailleurs comme pour les particuliers :
Conseil départemental de l’Aisne : https://aisne.com
Conseil régional des Hauts-de-France : la Région a mis en place un réseau appelé « Résilience ». Ainsi, grâce aux entreprises mobilisées, une production régionale de masques est possible. Le Conseil régional a décidé ainsi la distribution d’un masque par habitants (soit 6 millions) dans le courant de la semaine du 11 mai. Une plate-forme a également été mise en fonction pour permettre aux collectivités locales de passer des commandes de masques.
Collaboration avec les EPCI : soutien aux acteurs économiques en plus des aides directes
3 leviers d’action grâce à l’action régionale :
La possibilité d’abonder le nouveau fonds Région/Banque Des Territoires : dédié aux TPE/PME avec un fonds abondé à raison de 2 euros par habitant par la région, 2 euros par habitant par la Banque des Territoires, et 2 euros par habitant pour les EPCI qui décideront de se mobiliser.
Convention Région/EPCI : la Région délègue sa compétence économique aux EPCI pour sécuriser les initiatives locales d’aides aux acteurs économiques.
Abonder les fonds régionaux existants et renforcés financièrement à savoir les fonds « Premier secours » et « Hauts de France Prévention »
Soutien aux acteurs culturels et associatifs : la Région, pour soutenir les acteurs culturels et les associations, a décidé de maintenir le financement des manifestations et événements annulés en raison de la crise sanitaire.
Mon action au niveau local et national
Durant cette période de confinement, vous avez été nombreux à me contacter et me solliciter pour des problématiques spécifiques, que ce soit des situations personnelles ou en lien avec l’activité professionnelle. A chaque difficulté, nous avons pu apporter une solution concrète, avec les services de l’État présents sur le territoire, préfecture et sous-préfectures, ou directement en prise avec les ministres concernés.
Bien évidemment, je reste à votre disposition pour continuer de vous accompagner, quelle que soit la thématique.
Aides aux agriculteurs et viticulteurs
J’ai sollicité le ministre de l’Agriculture au sujet des mesures financières nécessaires aux éleveurs pour compenser la baisse de production laitière liée à la crise. En effet, un accord interprofessionnel a été conclu pour demander aux exploitants une réduction de 2 à 5% de la production, sur la base du volontariat, pour faire face au contexte.
Par ailleurs, j’ai interpelé la secrétaire d’État en charge du commerce au sujet de la situation difficile du monde viticole, afin que des allègements de charges puissent permettre le maintien des emplois, dans l’attente des prochaines vendanges et de la reprise des ventes.
Équipement informatique pour les scolaires : aider les familles
Le suivi à domicile de la scolarité nécessite un équipement informatique. Toutes les familles ne disposent pas d’un ordinateur personnel, ce qui pénalise les élèves, d’autant plus en zone rurale. Si le ministre de l’Education nationale a annoncé un fonds important pour la dotation informatique des jeunes vivant dans les quartiers prioritaires, en ville, j’ai demandé que la dotation puisse bénéficier tout autant à des élèves scolarisés dans des établissements de zone rurale.
Services postaux : accentuer le nombre de tournées des facteurs
Je remercie les responsables de La Poste à qui j’avais demandé la réouverture de bureaux ainsi que l’augmentation du nombre de tournées des facteurs, particulièrement dans la ruralité. Leur rôle est primordial dans la lutte contre l’isolement et l’accès au service public. Rapidement, mes demandes ont été suivies d’effet, les bureaux ont rouvert leurs portes et les facteurs ont sillonné les routes vers nos villages et nos hameaux.
Merci à eux !
Tourisme de proximité : favoriser les voyages en train ou en car
J’ai sollicité auprès du secrétaire d’État en charge du Tourisme la mise en place d’un dispositif simple et financièrement avantageux pour permettre, en perspective des congés d’été, des déplacements en car ou en train accessibles à tous. Un tel dispositif permettra aux familles de profiter d’une détente nécessaire après cette période compliquée et incitera au tourisme de proximité. En l’absence de vols aériens cet été, nous savons que la plupart des Français passeront leurs vacances sur le territoire national. C’est le moment de faire mieux connaissance avec notre pays et, pour les économies locales, c’est une source de développement bienvenue.
Aides aux acteurs culturels
Je suis intervenu auprès du ministre de la Culture, pour l’interroger sur les aides que nous pouvons mettre en place dans ce secteur particulièrement impacté. J’ai notamment proposé que les dons et mécénats réalisés en faveur de la création culturelle et artistique puissent être exonérés fiscalement à 100% et non à 60% comme c’est le cas actuellement.
Dans notre Sud de l’Aisne, les associations et structures culturelles sont nombreuses et contribuent, d’une part à l’activité économique, avec des retombées directes et indirectes, d’autre part au lien social que nous devons renforcer.
Aides aux forains
Le calendrier des manifestations festives ayant été annulé, les membres de cette profession souffrent également de lourdes pertes financières, d’autant plus que la saison estivale ne permettra vraisemblablement pas l’organisation des fêtes communales traditionnelles. C’est pourquoi j’ai demandé au ministre de l’Économie et des Finances de rencontrer les représentants de la profession pour envisager avec eux les aides nécessaires.
Lutter durablement contre les fausses informations
A la pandémie que nous subissons, s’est rapidement ajoutée une « infodémie », pour reprendre le terme du directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé. Les fausses informations répandues sur les réseaux sociaux sont d’autant plus dangereuses qu’elles visent à déstabiliser nos démocraties et risquent de porter préjudice aux citoyens eux-mêmes. C’est pourquoi, en lien avec l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et les parlementaires de l’ensemble de la zone francophone, j’ai souhaité mettre en place un système de lutte efficace contre ces infox.
C’est une démarche que nous allons mener sur le long terme et en profondeur pour faire en sorte d’éradiquer ce fléau qui mêle haine et volonté de nuire.
Commémorer, rendre hommage : une nécessité par tous les temps
Si les rassemblements ne sont pas possibles, commémorer les grandes dates de notre Histoire est d’autant plus important. C’est pourquoi, comme je le fais chaque année, j’ai tenu à rendre hommage aux victimes et aux héros de la Déportation, saluer la mémoire des hommes, des femmes, des enfants, tués par la barbarie nazie et de toutes celles et tous ceux qui l’ont combattue.
J’ai participé également à la commémoration de l’Armistice du 8 mai 1945 organisée par monsieur le préfet. Avant de me rendre à Laon, j’ai déposé une gerbe et me suis recueilli au monument aux morts de Château-Thierry.
Quelles que soient les difficultés que nous rencontrons, n’oublions jamais nos aînés, les combats qu’ils ont menés pour que nous puissions vivre libres. N’oublions jamais non plus que l’humanité est parfois capable des pires atrocités, poussé par une haine aveugle ou en se choisissant des boucs émissaires.
A votre disposition
Mes collaborateurs et moi restons à votre disposition pour toute question, toute problématique ou tout sujet sur lequel vous souhaiteriez échanger.
N’hésitez surtout pas à nous contacter comme vous le faites régulièrement : jacques.krabal@assemblee-nationale.fr; 0624034488 ; jeanne.doyezroussel@gmail.com; 0640126056 ; bertrand.varin@clb-an.fr; 0677362923.
Au plaisir de vous retrouver, prenez bien soin de vous et de vos proches.
Solidairement
Jacques KRABAL
Député de l’Aisne