Compte-rendu des débats :
M. Jacques Krabal. Au nom du Groupe RRDP, monsieur le président, je vous remercie d’avoir organisé ces auditions, qui, une fois encore, s’il en était besoin, montrent que l’on peut compter sur les collectivités territoriales pour donner l’exemple. Depuis de nombreuses années, en effet, elles agissent en faveur du maintien de la biodiversité, question dont l’urgence est de plus en plus patente, comme nos concitoyens en ont de plus en plus conscience. Une telle prise de conscience s’est d’ailleurs concrétisée avec la conférence environnementale, durant laquelle des annonces fortes ont été formulées comme, par exemple, la création de l’Agence de la biodiversité ou l’ouverture de nombreuses pistes dans le domaine de l’éducation à l’environnement.
Au-delà, cette prise de conscience ne doit-elle pas être mise en parallèle avec nos difficultés à convaincre les Français de s’engager dans cette voie et à percevoir les enjeux très forts liés à la biodiversité ? Je songe, en particulier, à la mise en place des trames verte et bleue en milieu urbain. En tant qu’élu local, je constate que les réponses apportées ne sont pas forcément celles que nous attendions puisqu’il convient à la fois de tenir compte des problématiques économiques et du caractère inédit de trames qui, d’un point de vue pédagogique, ne sont pas encore entrées dans les mœurs. Que pensez-vous d’une telle situation ?
Il conviendrait également de clarifier tout ce qui touche à la gouvernance et au fonctionnement des processus et des systèmes en vigueur. Le verbe « emboîter » a été utilisé par plusieurs intervenants: précisément, quels « emboîtements » envisager en matière de biodiversité sur l’ensemble de nos territoires ? Tout le monde s’accorde sur la nécessité d’un pilote. Je milite quant à moi pour que ce soit la région. Le pays du Sud de l’Aisne comprend 124 communes au niveau desquelles nous essayons de mettre en place SCOT, PCET, trames verte et bleue, corridors… Je vous passe les difficultés auxquelles nous sommes confrontés.
La problématique financière est aussi d’importance. Vous avez évoqué la préservation des zones humides et le soutien important apporté par les agences de l’eau. Ce modèle est-il toutefois transposable, étant entendu que ces agences bénéficient des taxes sur le prix de l’eau et que nos concitoyens rencontrent déjà bien des difficultés économiques ?
Enfin, je souhaite que l’éducation à l’environnement soit aussi une éducation à la citoyenneté.