L’équité et l’égalité républicaine sont inséparables de la question territoriale. Aujourd’hui, nos territoires s’engagent sur la voie du numérique pour favoriser l’accès à l’information, renforcer la protection des personnes et ouvrir les données, de façon sécurisée, à destination de tous. Alors même que notre territoire souffre de désertification et d’enclavement, notre municipalité s’engage pour l’aménagement numérique et notamment le déploiement de la fibre optique, critère déterminant pour l’attractivité du Sud de l’Aisne.
Dans cette perspective, afin de corriger un déséquilibre très prononcé entre notre ruralité et les zones urbaines, plusieurs actions ont d’ores et déjà été engagées : vote d’une motion en Conseil municipal, interpellation du gouvernement à l’Assemblée nationale et, cet été, réunion de travail au Ministère de l’économie.
Si des avancées sont à souligner – doublement du nombre de foyers raccordés à la fibre optique, financement exceptionnel de la Caisse des Dépôts et subvention de l’Etat, réduction du temps d’installation, plan d’urgence pour les communes à faible débit internet – il reste beaucoup à réaliser pour faire cesser la discrimination numérique. Comment prendre le virage du numérique sans exclure et aggraver une fracture déjà très marquée ? Dans notre département, les communautés de communes rurales devront dépenser près de 46 millions d’euros pour s’équiper et disposer de la fibre optique, alors que les zones denses urbaines bénéficient d’une gratuité totale. A ce constat s’ajoute les difficultés profondes d’accès aux soins, aux transports, à la culture et à l’emploi.
« On hasarde de perdre en voulant trop gagner » disait Jean de La Fontaine dans la fable Le Héron. Au nom du principe d’égalité, pilier de notre République, nous devons veiller à ne pas perdre nos concitoyens ainsi que nos territoires les plus fragiles sur le chemin du numérique.