A l’occasion du Projet de loi de finance pour 2014, j’ai souhaité m’exprimer sur la mission “Travail et emploi”, essentielle pour nos citoyens. J’ai rappelé d’ailleurs qu’il n’y avait pas que la Bretagne à souffrir des problèmes économiques.
Avant d’en aborder quelques points particuliers, il est nécessaire, comme certains l’ont fait, de souligner que cette mission « Travail et emploi » a pour objectif de lutter contre un chômage de masse. La grave crise que nous traversons a des répercussions qui se font sentir chaque jour, et ce non seulement en Bretagne, mais également dans de nombreuses régions de France, telles la Picardie, qui connaît un taux de chômage beaucoup plus élevé que l’Ouest de la France.
Il n’y a pas que les grandes entreprises à la notoriété bien établie qui souffrent de cette situation : c’est également le cas des PME, des TPE, des commerçants et des artisans. Les responsables de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment et de la Fédération française du bâtiment rapportaient encore récemment qu’ils perdaient un emploi toutes les trente minutes. Nous tenons donc à saluer l’effort du Gouvernement, qui a saisi le problème de l’emploi à bras-le-corps en allouant à cette mission 11,14 milliards d’euros en crédits de paiement et 12,28 milliards d’euros en autorisations d’engagement.
Je rappelle que le budget de l’emploi n’aurait dû être que de 9,75 milliards d’euros en 2014 selon la trajectoire triennale définie par la loi de programmation des finances publiques. Nous pouvons donc nous féliciter de l’effort entrepris en faveur de la lutte pour l’emploi, car l’emploi est une priorité. Au-delà du budget de cette mission, vous menez un combat sur plusieurs terrains : c’est un combat au niveau européen, en matière d’harmonisation fiscale et salariale, un combat contre le dumping social, pour développer le patriotisme économique.
Comme cela a été souligné, il convient de mettre en place de nouvelles pistes telles que le développement de l’économie sociale et solidaire et la prise en compte de l’économie circulaire. Et il faut citer bien sûr le soutien apporté à nos entreprises, essentiellement les PME, PMI, TPE, artisans et commerçants, grâce au CICE et à Bpifrance. Il nous faut peut-être en ce domaine aller encore un peu plus loin s’agissant des petites entreprises qui créent de l’emploi non délocalisable.
J’évoquerai bien sûr les emplois d’avenir et les contrats de génération. Le groupe RRDP se félicite que l’objectif que vous vous êtes assigné de 100 000 contrats signés d’ici à la fin de l’année soit en bonne voie. N’oublions pas que le but est d’atteindre les 150 000 contrats signés en 2014. Mais il est nécessaire de créer des passerelles entre ces emplois et les emplois pérennes et de donner aux collectivités territoriales – et c’est un maire qui vous parle – les moyens de porter cette ambition. Aussi serions-nous bien inspirés de faire également bénéficier ces collectivités locales des contrats de génération, dont la mise en oeuvre est quelque peu difficile mais qui sont une excellente idée.
J’aborderai maintenant le thème de l’apprentissage, priorité essentielle. La volonté est manifeste de voir l’apprentissage se développer. On sait en effet la pertinence de la pédagogie de l’alternance pour tous les niveaux de qualification et les bonnes performances en matière d’insertion professionnelle de ces contrats, destinés aux jeunes âgés de 16 à 25 ans. L’État s’est engagé à hauteur de 1,7 milliard, l’objectif étant que les effectifs passent de 435 000 aujourd’hui à 500 000 en 2017. Je salue personnellement, à ce titre, la dynamique engagée grâce à la mission locale et à le CFA sur le territoire. Et en dehors du renforcement de l’apprentissage et de la formation, n’oublions pas tout ce qui a également été accompli dans le domaine de l’éducation.
J’évoquerai enfin un des volets des investissements d’avenir qui relève peut-être davantage de la responsabilité de Mme Fleur Pellerin que de cette mission, mais qui est une piste qui me semble intéressante pour tous mais surtout pour les jeunes : le développement et la déclinaison à toutes les échelles des fab labs, diminutif de laboratoires de fabrication. Ce concept, qui nous vient des États-Unis, propose de mettre à disposition de tous du matériel de haute technologie, comme le procédé de la découpe laser entre autres, leur permettant ainsi de mettre en forme leurs idées.
Nous envisageons, avec des chefs d’entreprise, de mettre en oeuvre ce concept sur notre territoire. C’est un investissement d’avenir pour nos collectivités, qui permet de donner l’envie aux plus jeunes d’embrasser les cursus technologiques au bon moment et de se réapproprier tout ce qui touche à l’industrie et à la mécanique. C’est aussi un vecteur puissant au service de futurs jeunes entrepreneurs et des industriels, dont les synergies permettront de dynamiser la relation entre éducation, industrie et volonté d’entreprendre.
Monsieur le ministre, comme je viens de le démontrer, nous ne devons rien négliger pour l’emploi. L’emploi est la richesse la plus importante. En tant que maire de la ville où est né Jean de La Fontaine, je ne peux que vous rappeler la morale de la fable Le laboureur et ses enfants : le travail est un trésor ! Nous devons donc soutenir tous ensemble l’offensive que vous menez pour atteindre ces objectifs. C’est pourquoi le groupe RRDP votera ce budget.