Mission d’information sur la couverture numérique du territoire

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Ce jeudi 27 juillet 2017, la Commission des affaires économiques a invité les membres de la Commission développement durable et aménagement du territoire dont je suis vice-président, aux auditions dans le cadre de la mission d’information sur la couverture numérique du territoire. L’occasion pour moi d’interpeller M. Laurentino Lavezzi, directeur des affaires publiques d’Orange et Mme Claire Chalvidant, directrice des relations institutionnelles à la Direction des affaires publiques d’Orange. Vous pouvez retrouver ma question ci-dessous. A l’issue de cet échange, un rendez-vous a été convenu avec eux pour la rentrée de septembre, en vue de faire le point sur l’avancement de la couverture sur notre territoire. Une rencontre sur laquelle je reviendrai évidemment: à suivre.

Monsieur le Président, chers collègues,

Je vous remercie, ainsi que Madame Pompili, d’avoir ouvert la commission des affaires économiques aux membres de la commission développement durable et aménagement du territoire sur ce sujet crucial qu’est la couverture numérique du territoire. Vous le savez, dans nos territoires ruraux, de nombreux habitants, élus, chefs d’entreprise, agriculteurs nous interpellent et sont en colère parce que leurs villages ne bénéficient pas de desserte Internet haut débit.

Même si j’ai bien conscience que le très haut débit arrivera d’ici 2020/2022 sur l’ensemble du territoire national, nous ne sommes qu’en 2017, et aujourd’hui, des communes comme Beuvardes, Dammard, Monnes, Montreuil aux Lions, Ancienville, Corcy, Faverolles, Longpont, Louâtre, Montgobert, Noroy ou Villers-Hélon, ne se trouvent même pas en bas débit, elles n’ont parfois, tout simplement plus Internet depuis plusieurs mois.

Vous le savez, ne pas bénéficier d’Internet aujourd’hui n’est pas une question de « confort », c’est un handicap considérable pour le fonctionnement d’une entreprise, pour l’accès aux savoirs et à la culture, pour la gestion de notre vie courante, etc.

D’autant que la dématérialisation aujourd’hui, est souvent obligatoire.

Aujourd’hui, dans le Sud de l’Aisne, de nombreuses personnes sont donc dans l’obligation de faire appel à des sociétés extérieures, pour pouvoir déclarer ses impôts, son URSSAF etc. Impossible pour nos entreprises et agriculteurs d’exister sur la plus grande vitrine du monde puisque sans connexion, on ne peut pas créer, alimenter et faire vivre un site Internet, pour promouvoir son entreprise. Et parfois même, impossible pour certains restaurants de proposer un paiement par carte bleue sans Internet !

A l’heure où mon territoire, rural, est touché de plein fouet par la désindustrialisation et à l’heure de la fibre optique, il m’est difficile de ne pas être en colère : comment développer l’économie rurale, les emplois et le télétravail sans haut débit, et souvent, pire, sans aucune connexion Internet ?

Malheureusement, les relations avec les opérateurs ne sont pas toujours très agréables. Orange, que vous représentez, ne répond que très rarement aux sollicitations des maires de ces communes, qui ne savent plus quoi répondre à leurs administrés.

Parfois annonçant des délais précis, Orange ne rétablit pas les connexions et laisse une fois de plus les habitants dans l’attente, plusieurs semaines après les dates butoir sur lesquelles l’opérateur s’était engagé. Parfois, Orange met tout simplement fin aux contrats dont le débit est trop bas: les clients n’ont plus le choix, ils n’ont plus d’opérateurs assurant le service. La déplorable relation clients entretenue par Orange n’arrange rien : aucun retour, par téléphone, par courrier et quand on dispose d’Internet, les retours par mail sont rares. Au point que certains élus locaux, sans retour d’Orange, ont décidé de faire une conférence de presse pour demander de bénéficier d’un débit minimum, alors que les habitants payent toujours des abonnements « plein pot ».

Dans un article du site www.degroupnews.com, daté d’hier, vous annoncez couvrir bientôt le département des Hautes Pyrénées: quand on le lit, on a le sentiment que c’est la concurrence avec d’autres opérateurs qui guide votre stratégie d’implantation en très haut débit.

Ma question est directe: pouvez-vous m’indiquer à quelle période précise ces zones blanches seront-elles enfin couvertes ? Comment se développe votre stratégie de déploiement, tant en qualité d’aménageur du réseau qu’en tant qu’opérateur commercial sur les réseaux d’initiatives publiques? Et quelles solutions apporter à des habitants pour qui, vivre sans Internet est juste inacceptable ? C’est une question essentielle pour nos territoires ruraux que vous comprendrez sans doute.

>> Retrouvez l’article cité dans ma question en cliquant sur ce lien