Oui à l’union nationale !

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A l’image de cette marseillaise lancée spontanément à l’Assemblée nationale, il m’apparait plus qu’urgent d’enfin nous unir pour faire avancer notre pays. C’est dans ce sens que j’ai co-signé avec Corinne Lepage un communiqué de presse que vous pouvez lire ici :

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Lire le communiqué :

Personne n’a organisé le sursaut républicain d’hier et ceux qui s’aviseraient de revendiquer cette mobilisation historique commettent une lourde erreur ; de la même manière, ceux qui ont cru pouvoir condamner la manifestation et inviter à ne pas y participer en sont pour leurs frais.

 

L’unité nationale qui s’est exprimée est avant tout celle du peuple français, qui a renoué avec son passé universaliste, son amour de la liberté sous la forme de la liberté d’expression, de l’égalité sous la forme de la lutte contre l’antisémitisme et le racisme, de la fraternité retrouvée sous la forme de la solidarité et du regard vers l’autre. La journée du 11 janvier 2015 restera dans l’histoire comme celle du 14 juillet 1790, celle de la communion du peuple français autour de l’unité de la Nation. Et la fierté des Français se mesure à la mobilisation internationale sans précédent, preuve s’il en fallait que nous pouvons rester porteur de valeurs universelles dans lesquelles de nombreux citoyens du monde se reconnaissent.

 

Le 11 janvier 2015, la France a été le centre du monde républicain et démocratique.

 

Ce sursaut du peuple français a conduit, voire contraint, à une union politique pour répondre à la barbarie, au racisme, à l’antisémitisme et à la lutte contre le terrorisme avec fermeté. Et, il faut rendre hommage au Président de la République d’avoir parfaitement su organiser cette union. C’est un premier pas mais il ne suffit pas. L’unité nationale ne doit pas se limiter à la question certes prioritaire de la lutte contre le terrorisme et de la sécurité. Elle doit s’étendre tout d’abord à la reconquête des territoires et des quartiers. Comment en effet peut-on admettre que nous ayons pu manifester avec le slogan « même pas peur » et que nombre de nos concitoyens vivent avec la peur au ventre soit en raison de leur origine, soit en raison de leur lieu d’habitation, les deux pouvant du reste se cumuler. Comment peut-on admettre qu’un certain nombre de nos concitoyens se considèrent comme totalement méprisés parce que la loi de la République ne s’applique pas chez eux, que des délinquants qu’ils connaissent pertinemment les menacent impunément et qu’ils n’ont d’autre choix que de se taire et de supporter.

 

Elle doit s’étendre évidemment à la question économique et à l’impératif de l’activité et la création d’emplois. Cet impératif doit effacer les clivages politiciens, même si évidemment le débat démocratique est nécessaire. Des mesures doivent être prises sur le plan fiscal, économique, financier qui permettent la transition en même temps le redémarrage industriel. C’est le moment et nos concitoyens y sont évidemment prêts. La question de l’éducation est également essentielle. De même que nous avons laissé largement les journalistes de Charlie hebdo assumer le risque lié à la bataille contre les caricatures de Mahomet, nous laissons les professeurs des écoles et les enseignants assumer seuls les conséquences de la misère sociale, de l’endoctrinement et de la déliquescence du lien social. C’est un sursaut national qui est nécessaire pour assurer réellement l’égalité des chances, imposer l’école de la république, la laïcité, et assurer à terme la sécurité de tous.

 

Ce sursaut national nous a redonné confiance en nous ; mais c’est une confiance fragile si elle ne se transforme pas en sursaut national dans la réalité de la vie de chacun de nos concitoyens.

 

Partout, les français réclament cette union nationale, et ce, de façon permanente. Les citoyens ne peuvent plus accepter les positions partisanes, les débats stériles qui ne reposent que sur des clivages sectaires et les privent de ce qu’ils sont en droit d’attendre de leurs élus. Ils en ont plus qu’assez des discours électoralistes de politiques qui ne s’intéressent qu’à leur voix, non à leur vie. Ce qu’ils souhaitent, c’est ce que le monde politique se préoccupe de leur quotidien, mette tout en place pour leur apporter de vraies réponses, des issues à leurs problématiques.

 

La responsabilité du politique, aujourd’hui, c’est de rénover le pacte républicain pour le renforcer et créer un Comité National de la République.

 

Loin des beaux discours, nos dirigeants, mais aussi l’ensemble des élus, quel que soit leur mandat, doivent travailler ensemble pour seul objectif l’intérêt général. Notre société est malade de son individualisme, de son égoïsme, elle ne porte plus les valeurs qui la fondent et laisse le champ libre au repli sur soi, au rejet et à la haine de l’autre, comme l’ont si terriblement démontré les événements qui ont secoué notre pays la semaine passée.

 

Face à ces drames humains, face à la menace de déliquescence du vivre ensemble, la mobilisation très forte et fraternelle qui a marqué le week-end dernier doit nous éveiller et nous appeler, impérativement, à consolider cette union nationale. La réponse aux attentats, à la violence la plus extrême qui a ébranlé la France sur ses fondements, ne peut être que politique. Il est de notre devoir d’élus, mais aussi de citoyens, de nous réapproprier les fondamentaux tout comme les symboles de notre République. Ils ne doivent plus être accaparés, séquestrés et dévoyés par des extrémistes de tous bords qui ne prônent que la désunion quand le rassemblement doit être fort et durable. 

 

Alors, oui, comme le demandent les français, dans nos territoires, dans nos villes, nos villages, travaillons ensemble à reconstruire la République.

 

Travaillons ensemble à implanter définitivement les vraies valeurs du vivre ensemble, sans exclusion et sans sectarisme.

 

C’est maintenant ou jamais que nous avons une chance exceptionnelle de repartir sur de bonnes bases, de nous unir pour progresser dans une République plus forte car plus unie et ouverte à tous. Nous y parviendrons si nous savons repenser notre rapport à l’autre, notre rôle individuel et collectif au sein de la société. Celle-ci ne doit plus être régie par la finance mais replacer, véritablement, l’humain et le lien social au cœur de son action.

 

Paris n’ a pas connu pareille manifestation depuis la descente des Champs Élysée par le général de Gaulle le 25 août 1945, manifestation qui trouva son aboutissement dans la création d’un gouvernement provisoire de la république regroupant tous les courants de la résistance. C’est ce gouvernement d’unité qui instituera le vote des femmes et la sécurité sociale.

 

Aujourd’hui, forts de cette mobilisation populaire, de ces cinq millions de français debout et défiant les tenants de l’obscurantisme, nous appelons le Président de la République, le gouvernement, les républicains de gauche, du centre et de droite à un sursaut républicain. Nous devons lancer les états généraux du XXIème siècle afin de réfléchir collectivement, de défendre ce qui constitue l’essence même de notre république et à jeter les bases d’un nouveau contrat social.

 

Pour la France, pour les Français, nous devons réussir le rassemblement national auquel nous a appelé le Président de la République.